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Méthode littéraire

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Méthode littéraire
  • Professeur particulier de français en Allemagne, à Berlin, j'ai créé ce blog afin de vous aider à enrichir vos connaissances en littérature et de vous apporter des outils pour progresser.
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23 janvier 2021

Contraction de texte guidée

"Le livre, cet objet que nous tenons entre nos mains, relié ou broché, de plus ou moins grand format, de plus ou moins de prix, n’est évidemment qu’un seul des moyens par lesquels nous pouvons conserverune parole. Non seulement il est possible de fixer l’écriture sur des solides d’un type différent, comme les « volumes » de l’antiquité, mais nous disposons aujourd’hui de toutes sortes de techniquespour « geler » ce que nous disons même sans le secours de  l’écriture, pour l’enregistrer directement, avec son timbre et ses intonations, que ce soit le disque, la bande magnétique ou la pellicule de cinéma.

Le fait que le livre, tel que nous le connaissons aujourd’hui, ait rendu les plus grands services à l’esprit pendant quelques siècles, n’implique nullement qu’il soit indispensable ou irremplaçable. A une civilisation du livrepourrait fort bien succéder une civilisation de l’enregistrement. Le simple attachement sentimental, comme celui que nos grands-parents ont gardé pendant quelques années pour l’éclairage au gaz, ne mérite évidemment qu’un sourire indulgent ; j’ai connu une vieille dame qui prétendait que le froid d’une glacière était de meilleure qualité que celui d’un réfrigérateur.

C’est pourquoi tout écrivainhonnête se trouve aujourd’hui devant la questiondu livre. Cet objet par lequel tant d’événements ont eu lieu, convient-il de s’y tenir encore, et pourquoi ? Quelles sont ses véritables supériorités, s’il en a, sur les autres moyens de conserver nos discours ? Comment utiliser au mieux ses avantages?

Or, dès qu’on examine un tel problème avec un esprit suffisamment froid, la réponseapparaît évidente, mais elle implique certes, des conséquencesqui peuvent dérouter les moins déliés de nos censeurs : l’unique, mais considérable supérioritéque possède non seulement le livre, mais toute écriture sur les moyens d’enregistrement direct, incomparablement plus fidèles, c’est le déploiement simultanéà nos yeux de ce que nos oreilles ne pourraient saisir que successivement. L’évolution de la forme du livre, depuis la table jusqu’à la tablette, depuis le rouleau jusqu’à l’actuelle superposition de cahiers, a toujours été orientée vers une accentuation plus grande de cette particularité."

Michel Butor, Essais sur le roman, Ed. de Minuit, 1964 (370mots)

 

1)- Lisez le texte crayon en main.

Repérez

  • Les articulation logiques ou mots de liaison
  • Les mots-clés

 

2)- Elaborez le plan du texte 

Et donnez un titre aux parties et aux sous-parties.

 

3)- Transformez le plan en résumé.

Attention, dans le résumé, toutes les phrases devront être rédigées.

Vous devez lier les phrases entre elles

  • à l’aide de mots de liaison
  • et d’une ponctuation correcte et adaptée.

Vous devez également faire autant de paragraphes que de parties. Si votre plan comporte deux grandes parties, alors votre résumé contiendra deux paragraphes.

 

Quelques erreurs à éviter

Vous devez supprimer :

  • ce qui appartient au style du texte (répétitions, emphase, interjections). Ce qui compte, c’est la thèse, et non les particularités d’une écriture.
  • les exemples isolés, les citations, les anecdotes : vous devez conserver une démonstration et non les procédés d’explication.

Vous pouvez conserver le vocabulaire : ne cherchez pas à remplacer tous les mots par des synonymes. Mais vous ne devez pas reprendre des expressions ou de phrases entières.

Vous ne devez surtout pas vous livrer à un commentaire du texte.

Votre résumé ne doit pas être morcelé. Il doit exister des liens entre les phrases et les paragraphes.

Votre résumé doit être équilibré : il ne doit pas accorder une grande place aux idées secondaires au détriment des idées principales. Il ne doit pas non plus accorder une grande place à une partie du texte au détriment d’une autre.

 

Correction  

Ce document pdf contient une correction de l'exercice et vous guidera à la manière d'un pas-à-pas dans la réalisation d'un résumé : Contraction_de_texte_guid_e

 

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23 janvier 2021

La contraction de texte en série technologique

Les élèves de série technologique ont le choix entre  deux sujets lors de l’écrit du bac de français :

  • un commentaire  composé portant sur les objets d’étude théâtre, roman ou poésie
  • une contraction de texte suivie d’un essai toujours dans le domaine de la  littérature d’idées

La contraction de texte est notée sur 10 points.

L’essai est également noté sur 10 points.

La contraction de texte est un exercice qui demande des qualités de lecture : il s’agit de s’approprier un texte en en repérant la thèse, les arguments, les articulations.

Il s’agit également d’un travail de réécriture : chaque élève doit réduire le contenu d’un texte a l’essentiel avec ses propres mots.

 

Quelques principes

Le but du résumé est de donner une version condensée du texte, mais dans le même ordre et fidèle. Le résumé suit le fil du texte.

Pour l’épreuve du baccalauréat, le texte proposée doit être d’une longueur de mille mots environ. Il faut réduire le texte au quart de sa longueur. Le libellé du sujet précise le nombre de mots fixés pour le résumé. Une marge de 10% en plus ou en moins est admise. Vous devrez préciser le nombre de mots que vous avez employés à la fin de votre résumé.

 

Comment procéder ?

Le travail de contraction se réalise en trois étapes :

1)- Lire le texte et mettre à jour son organisation

Prenez en compte les éléments du paratexte : date d’écriture, auteur, titre.

Déterminez le thème, le système d’énonciation et le temps du texte. 

Repérez les connecteurs logiques, les reprises pronominales, les verbes exprimant une articulation afin de mettre en évidence la progression articulée du texte. 

 

2)- Comprendre l’organisation du texte et en déduire un plan. 

Le plan met en évidence la manière dont le texte est organisé. Pour cela il faut :

  • étudier les mots de liaison
  • rechercher les mots-clés. 

Le plan permet de repérer ce qui est important et de mettre de côté ce qui ne l’est pas. Il permet de procéder à un premier découpage du texte. 

En donnant un titre aux parties et aux sous-parties, il permet déjà de commencer à reformuler le texte. 

A l’issue de ce travail vous pourrez faire apparaitre la thèse défendue.

 

3)- Restituer le contenu du texte en un ensemble de phrases claires et cohérentes 

Supprimez les éléments « inutiles »:

  • les énumérations (elles peuvent être remplacées par des termes génériques)
  • les exemples illustratifs (à l’inverse des exemples argumentatifs que l’on conserve car ils participent de l’argumentation)
  • les digressions 

Le système d’énonciation doit rester le même. 

Il ne faut pas prendre de distance par rapport au texte. C’est-à-dire que les formules telles que : « l’auteur déclare que », « il montre que » ne doivent pas être utilisées. 

Le résumé n’est pas un assemblage de citations : vous devez reformuler dans votre propre langage le contenu du texte. 

Il faut cependant reprendre les mots-clés du texte et éviter de les remplacer par des synonymes. 

Il peut aussi être très bien de citer entre guillemets une formule particulièrement significative. 

 

Le décompte des mots

« C’est-à-dire » correspond à quatre mots. 

Certains mots composés, comportant des éléments n’ayant pas de signification propre, sont comptés comme un seul mot. C’est le cas par exemple pour « socio-culturel » ou « aujourd’hui ». 

On compte également pour un mot

  • une date,
  • un chiffre,
  • un nom propre
  • un pourcentage

 

Retrouvez cette présentation de l’épreuve de contraction de texte et les grandes étapes à suivre pour la mener à bien dasncette fiche : Contraction_de_texte

 

23 janvier 2021

La conclusion du commentaire composé

Son rôle

Le rôle de la conclusion est de dresser un bilan et d’ouvrir des perspectives

La conclusion est la dernière étape du commentaire. Elle peut donner l’impression de n’être qu’un à côté, un point final, un élément sur lequel on va vite passer dans la mesure où ce que l’on considère comme le plus important, c’est-à-dire le corps du commentaire, a été rédigé.

Il s’agit d’une fâcheuse erreur, car elle est au contraire révélatrice de l’orientation que l’élève a donnée à son devoir.

L’examinateur la lit parfois d’ailleurs immédiatement après l’introduction pour se donner une idée du contenu du commentaire et s’assurer que l’élève est resté cohérent jusqu’au bout de son devoir.

Pour ne pas négliger la conclusion et ne pas être pris de court au moment de la rédaction, je vous conseille de la rédiger au brouillon juste après avoir élaboré l’introduction. De cette manière, si vous avez pris du retard, elle sera fin prête et vous n’aurez pas à réfléchir à son contenu dans la précipitation.

La rédiger immédiatement vous permettra aussi de vous assurer que votre devoir tient bien la route et que les arguments que vous avez formulés répondent bien à votre problématique. Si vous constatez que le tout n’est pas cohérent, vous pourrez tenter de remédier à ce problème dans l’instant. 

 

Son organisation

La conclusion du commentaire se compose de deux parties :

1)     Une synthèse   

Elle consiste à faire le bilan des différentes étapes de ce qui est dit au cours du développement : il s’agit d’un résumé bref et précis de la réflexion menée au cours du devoir. Ces idées sont en fait des conclusions partielles. La synthèse apporte également une réponse claire au problème que l’on s’est posé : vous devez désormais répondre à la question que vous avez posée dans l’introduction, c’est-à-dire que vous allez répondre à la problématique.

2)     Une ouverture

Elle invite à prendre du recul par rapport au texte commenté et à le comparer à d’autres textes. Les textes auxquels vous allez faire référence doivent traiter des mêmes thèmes que le texte que vous avez commenté ou véhiculer des valeurs semblables. Et vous allez devoir montrer ce que le texte que vous avez commenté a pu apporter dans l’histoire littéraire ou dans le monde actuel. Le but de cet élargissement est de montrer qu’un texte crée une ouverture sur le monde et élargit notre conscience.

 

Retrouvez l'ensemble des explications sur le rôle de la conclusion et son organisation dans ce pdf : Conclusion_du_commentaire 

 

23 janvier 2021

Le développement du commentaire composé

Fonction du commentaire

Un commentaire est l’analyse organisée d’un texte. Les axes d’étude choisis vont mettre en valeur la lecture personnelle que vous allez réaliser de ce texte.

Le but du commentaire est :

-        de dégager le sens du texte

-        d’étudier les procédés d’écriture et les effets qu’ils produisent

-        de mettre en avant l’intérêt littéraire du texte

Et ce, de manière organisée.

Comme le travail d’écriture vise à créer du sens, l’analyse du fond et celle de la forme doivent rester liées.  

 

Recherche des axes d’étude

Pour rechercher des axes d’étude, vous allez d’abord vous poser un certain nombre de questions qui vont vous mettre sur la voix :

-        Quel est le paratexte ? Qu’indique-t-il ? Qui est l’auteur ? Dans quel contexte  cette œuvre a-t-elle été créée ?  Appartient-elle à un mouvement littéraire ?

-        Quel lien ce texte entretient-il avec le corpus ? avec l’objet d’étude ?

-        A quel genre ce texte appartient-il ?

-        Quel est le registre le plus utilisé ?

-        Quelle forme de discours développe-t-il ?

-        Comment ce texte est-il construit ? Quelle progression met-il en place ?

-        Quels sont les thèmes abordés ?

-        Quels sont les principaux procédés d’écriture ? Quel sens produisent-ils ?

Pour affiner vos remarques, vous pouvez compléter ces questions d’une étude :

-        Du lexique : niveaux de langue, champs lexicaux

-        Des figures de style 

-        De l’énonciation

-        Des points de vue avec les différents types de focalisations

-        Des caractéristiques de chaque genre : en poésie, vous pouvez étudier les rimes, les effets produits par les sonorités. Au théâtre, vous allez étudier les didascalies, la double énonciation, la gestuelle, etc…

-        De la syntaxe : rythme et longueur des phrases

Une fois que vous aurez répondu à ces questions, il vous faudra les classer et opérer des regroupements. Les réponses qui se complètent peuvent être regroupées autour d’un même axe d’étude. Cet axe peut être :

-        Un thème et les procédés qui le mettent en valeur

-        Un sentiment et le registre qui lui correspond

-        Une hypothèse de lecture

 

Construire un plan

Un commentaire est construit comme une argumentation. Il se développe autour de deux ou trois axes principaux ou parties. Ces axes sont classés par ordre d’intérêt croissant.

Chaque argument est illustré d’exemples qui font référence de manière très précise au texte.

 

Au brouillon

Ne rédigez pas le développement.

Ecrivez le titre de chaque partie.

Chaque partie va contenir :

I- Une idée principale, autrement dit un axe ou idée directrice

A- Une sous-partie qui correspond à un argument. Elle va occuper un paragraphe commençant par un alinéa. Chaque argument est illustré d’exemples. Chaque paragraphe contiendra 2 ou 3 exemples servant à illustrer l’idée énoncée. Ces exemples illustrent, justifient, expliquent l’interprétation proposée.

Notez brièvement les exemples. Ne recopiez aucune phrase mais indiquez le numéro de la ligne à laquelle elle se trouve ou faites un trait de couleur correspondant à la couleur que vous avez utilisée dans le texte pour souligner cette phrase. De même, ne recopiez pas les champs lexicaux de manière exhaustive. Vous le ferez au propre.

Utilisez des abréviations au brouillon.

B- Une deuxième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

C- Une troisième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

Une transition avec un alinéa : elle contient une conclusion partielle, ce qui a été prouvé, et annonce la partie, l’idée suivante. Un rapport, un lien logique doit exister entre ces deux parties.

 Sautez 1 ligne

II- Une idée principale.

A- Première sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

B- Deuxième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

C- Troisième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

Une transition avec 1 alinéa 

Sautez 1 ligne

III- Une idée principale.

A- Première sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

B- Deuxième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

C- Troisième sous-partie = un paragraphe avec un alinéa

Une conclusion partielle avec 1 alinéa 

Sautez 2 lignes pour la conclusion.

 

La rédaction au propre

Rédigez le développement. Votre devoir doit être entièrement rédigé. Aucun titre ne doit apparaître. Chaque titre, chaque sous-titre sera formulé sous forme de phrase.

Comme les titres n’apparaissent plus, vous devez compenser cette absence par une présentation aérée : la structure de votre devoir doit être visible.

Développez les exemples. Recopiez les citations lorsqu’elles ne sont pas trop longues et placez-les entre guillemets. N’oubliez pas d’indiquer le numéro de la ligne à laquelle elles se trouvent à l’aide d’abréviations (l.1 ou 1. 1 à 2).

Lorsque vous relevez un champ lexical, n’oubliez pas d’indiquer la ligne à laquelle se trouve chaque occurrence.

 

Quelques écueils à éviter

Le danger du commentaire est de se livrer à de la paraphrase, c’est-à-dire de raconter le texte à votre manière. Ce n’est pas ce que l’on vous demande.

L’étude du fond et celle de la forme ne doivent pas être séparées. Les procédés d’écriture ne doivent pas être présentés sous forme de catalogue. L’effet produit par chaque procédé doit être analysé.

La progression proposée doit être cohérente. Il ne s’agit pas de juxtaposer des remarques. Pour cela, utilisez des connecteurs logiques.

Vous devez accorder une place importante à l’orthographe, à la syntaxe et à la ponctuation. Quelques points sont attribués à l’orthographe et à la syntaxe. Même s’il n’est pas parfait, un devoir bien soigné sera  gratifié de quelques points. 

A propos des citations : ne citez pas les termes que vous voulez relever sous forme de liste. Rédigez une phrase à laquelle vous allez les intégrer à l’aide de termes grammaticaux. Par exemple, prenons un extrait de  La Chartreuse de Parme de Stendhal: « A la description réaliste du paysage s’ajoute une description subjective qui permet de découvrir l’âme du personnage : un lien s’établit entre Fabrice et « cet horizon qui parlait à son âme ». La citation est ainsi parfaitement intégrée au commentaire.

 

Retrouvez ce bilan sur l'élaboration du plan d'un commentaire et le travail à réaliser au brouillon puis au propre dans cette fiche :  D_veloppement_du_commentaire

 

23 janvier 2021

L'introduction du commentaire composé

Son rôle

L’introduction est une première étape du commentaire que vous ne devez pas négliger. Elle est le premier élément par lequel l’examinateur va prendre connaissance de votre travail. Elle est une entrée en matière révélatrice qui va lui donner un avant-goût de l’étude que vous aurez réalisée. Il va vite s’apercevoir si vous avez compris le texte et le sujet, si votre écriture est claire et votre orthographe correcte, si le plan de votre devoir est cohérent.

 

Son Organisation

L’introduction du commentaire se compose de quatre parties. 

1)- Une entrée en matière ou une amorce 

Elle inscrit le texte dans un horizon plus large qui aidera à comprendre le sujet. Elle va permettre d’amener le sujet. On peut parler d’un objet d’étude du programme, d’une thématique, d’un contexte historique dans lesquels s’inscrit le texte, etc…

Des formules à éviter :

-        « de tout temps, le problème de … a passionné les écrivains »

-        les remarques hors-sujet

-        les phrases passe-partout

 

2)- Une présentation du texte 

Vous devez citer le nom de l’auteur et, si vous le pouvez, le situer dans son époque et son mouvement. Mais vous devez être sûr de vous. Certains auteurs sont inclassables ; des élèves essaient malgré tout de les inscrire dans un mouvement, ce qui donne des résultats parfois surprenants voir choquants. Mieux vaut s’abstenir lorsqu’on n’est pas sûr soi.

Vous devez présenter le texte et indiquer le titre de l’œuvre et, si possible, le contexte de sa publication. Vous pouvez également mentionner :

  • de quoi il parle,
  • comment il en parle,
  • quel thème il aborde,
  • à quel genre il appartient
  • quelle est la forme de discours qu’il développe
  • quel est le registre littéraire auquel il appartient

 

3)- Une problématique

C’est-à-dire une formulation du projet de lecture, de la thèse que vous allez illustrer tout au long du commentaire, ou encore de la question à laquelle vous allez essayer de répondre tout au long du devoir.

Ce projet de lecture va constituer la colonne vertébrale de votre devoir. Il va en définir la construction. Vous ne devrez pas oublier cette question tout au long du devoir.

Chacune des parties du commentaire devra fournir un élément de réponse à cette question.

Pour formuler cette problématique, vous devez repérer la caractéristique principale du texte, c’est-à-dire que vous devez repérer ce qui le rend original, trouver le problème que le texte pose.

 

4)- Une annonce du plan 

Vous devez indiquer clairement quelles sont les deux ou trois parties qui vont constituer votre devoir. Chaque partie peut être annoncée par :

  • Une phrase
  • Une question directe ou indirecte.
  • Et surtout, vous devez faire usage de mots de liaison, c’est-à-dire de connecteurs logiques, afin de mettre en valeur ce qui relie ces parties les unes aux autres.

 

Conseils de rédaction

Ne commencez surtout pas une phrase par « ce texte », « cet extrait » car le correcteur n’est pas censé connaitre le texte que vous allez commenter.

Si vous relevez une expression du texte,

  • indiquez bien quel est le procédé de style utilisé,
  • et commentez-la clairement
  • afin de préciser pour quelle raison vous l’avez relevée,
  • et de montrer quel est le but recherché par l’auteur en employant cette expression.

Tout relevé doit être justifié.

 

Voici une fiche dans laquelle vous retrouverez ce bilan visant à vous aider à rédiger l'introduction du commentaire composé Introduction_du_commentaire

 

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23 janvier 2021

Le plan de la dissertation

L’analyse du sujet : comment procéder ?

Repérez les mots-clés du sujet, c’est-à-dire les mots les plus importants, ceux qui expriment les idées essentielles. Car le sujet invite à définir certaines notions.

Essayez de cerner leur sens, de trouver des synonymes. Essayez de mettre à jour ce qu’ils impliquent en vous appuyant sur vos cours, vos devoirs, sur les œuvres étudiées et les objets d’étude.

Notez au brouillon les idées, les pistes qui vous viennent à l’esprit.

Au fur et à mesure, vous allez éliminer les idées qui ne sont plus en rapport avec le sujet, même si cela vous coûte. Il ne faut pas que vous soyez prisonnier de l’envie de présenter beaucoup d’idées, de remplir des pages à tout prix car le hors-sujet n’est jamais payant. Même si vos idées ne sont pas abondantes, restez toujours au plus près du sujet.

Si le sujet comporte une citation, interrogez-vous sur l’auteur de la citation, son statut (romancier, poète, dramaturge, critique), l’époque à laquelle il a vécu, son appartenance à un mouvement littéraire. Ces connaissances peuvent orienter votre compréhension du jugement qu’il a formulé.

Mais attention : vos connaissances ne doivent pas rétrécir le champ de votre réflexion. De même, vous ne devez pas essayer de replacer à tout prix des morceaux de cours appris par cœur. 

 

Dans la plupart des cas, le sujet de dissertation consiste en un jugement ou une opinion à discuter. 

Le plan dialectique

Il s’agit du plan le plus courant.

Sa composition est la suivante :

-        Thèse : consiste à défendre l’opinion proposée

-        Antithèse : consiste à exposer un point de vue opposé ou diffèrent

-        Synthèse : vise à établir une position moyenne ou à dépasser l’opposition des deux points de vue différents ou à créer un élargissement. Votre opinion apparait dans la synthèse et encore plus clairement dans la conclusion.

Comment savoir s’il faut l’utiliser ?

Sa formulation se présente sous la forme d’une interrogation totale (c’est-à-dire que l’on peut répondre à  cette question par oui ou par non).

Quelques exemples

« Faut-il qu’un personnage de roman soit admirable pour intéresser le lecteur ? »

« Faut-il » implique la nécessité de discuter ces propos et de prendre une position.

 

Problématique : existe-t-il un modèle de personnage romanesque ? 

Exemple de plan possible :

I-                Intérêts du personnage de roman admirable

II-              Intérêts du personnage ordinaire

III-            Une fausse alternative ?

Les poètes cherchent-ils toujours à fuir le monde réel ?

 

Problématique : quels sont les rapports du poète avec le monde réel ? 

Exemple de plan possible :

I-                La poésie loin du monde réel et du quotidien (poète voyageur. Poète crée des mondes nouveaux. Pourquoi fuit-il le monde réel ?)

II-              Le poète peint le monde réel (poète attentif à la vie. Poète qui s’engage. Poète qui exprime un monde réel intérieur)

III-            La poésie est création et transfiguration (la poésie transfigure le quotidien. Poète déchiffreur plonge dans la réalité. Poète créateur de beauté.)

 

« Faut-il s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ? »

« Faut-il » suggère une discussion et un dépassement.

Problématique possible : Est-il nécessaire de ressembler à  un personnage pour être captivé par un roman et pourquoi ?

 

Le plan dialectique est le plus fréquent, cependant il ne faut pas que vous vous fermiez à d’autre possibilités et que vous désiriez à tout prix appliquer ce plan à tous les sujets. Car  certains sujets ne se prêtent pas au plan dialectique.

 

Dans le cas d’une interrogation partielle

En effet, si la formulation du sujet se présente sous la forme d’une interrogation partielle ou ouverte (c’est-à-dire que la réponse ne peut pas être oui ou non), alors vous devrez avoir recours à un autre type de plan.

 

Prenons le sujet suivant :

Marguerite Yourcenar a elle-même déclaré que Mémoires d’Hadrien « n’est pas un roman proprement dit ». Qu’en pensez-vous ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous ap-puyant sur Mémoires d’Hadrien, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle. 

Ce sujet peut être traité dans un devoir dont l’organisation peut être très souple et laisser beaucoup de liberté de choix au candidat. Ce sont les différents genres auxquels appartient l’œuvre qui vont guider l’organisation du devoir. 

Voici un exemple de plan :

I-                A la recherche d’un genre : biographie ou autobiographie ?

A-    Une biographie littéraire ?

B-    Une autobiographie fictive ?

II-              Mémoires d’Hadrien, une œuvre hybride

A-    Une lettre pédagogique, un discours, un monologue.

B-    Une méditation philosophique.

C-    Une autre autobiographie.

 

De même, ce sujet sur Le Rouge et Le Noir : 

Le Rouge et le Noir est-il selon vous un roman de la désillusion ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur le roman de Stendhal, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle. 

À première vue, le plan qui nous vient à l’esprit est analytique, mais une bonne connaissance de l’œuvre et des cours nous montre qu’un tel plan n’offrirait pas une réponse satisfaisante à la question posée. 

Exemple de plan possible:

I-                Le Rouge et le Noir, un roman qui invente un nouveau type de héros : Julien Sorel, l’homme sans illusions.

A-    Un héros désenchanté.

B-    Julien Sorel, une illusion ?

C-    Lucidité de Julien.

II-              Le Rouge et le Noir, un roman « désenchanteur ».

A-    Un texte-symptôme : le tableau d’une société en crise.

B-    La mise au jour des « odieuses vérités du cœur humain » (Mérimée).

C-    Le Rouge et le Noir, roman « cruellement exact», impose un douloureux retour au réel et inaugure ainsi une nouvelle esthétique, le réalisme.

III-            Le Rouge et le Noir, une œuvre qui célèbre l’illusion romanesque

A-    Falsifications stendhaliennes : triomphe de l’illusion.

B-    Triomphe du romanesque.

 

« Selon vous, pour quelles raisons les mythes antiques ont-ils si durablement, et jusqu’à nos jours encore, inspiré les arts et les lettres ? » Année : 2015-  | Académie : Amérique du Nord 

Problématique : Pourquoi les mythes antiques ont-ils traversé le temps et sont-ils encore modernes / d’actualité ? » ou « Pourquoi intéressent-ils encore les auteurs et les lecteurs (ou les spectateurs) ? » 

Questions que vous pouvez vous poser pour élargir votre réflexion :

  • Quel intérêt un lecteur trouve-t-il dans les mythes et les personnages mythiques antiques ? (même question pour les créateurs).
  • Pourquoi le public apprécie-t-il les histoires antiques qu’il connaît déjà ?
  • Quels intérêts présentent pour un artiste (d’autrefois et de maintenant) les personnages / mythes de l’antiquité ?  

Exemple de plan :

I-                Du côté du lecteur : intérêt et plaisir

  1. Des « histoires » et des héros fascinants
  2. La traduction de grandes questions humaines
  3. Une dimension sacrée
  4. Les plaisirs de l’interprétation

II-              Du côté de l’artiste : inspiration et création

  1. Une source d’inspiration sûre
  2. Faire œuvre de création par l’adaptation au contexte
  3. Des plaisirs nouveaux pour l’artiste : la difficulté et la rupture

III-            Le mythe antique, forme insaisissable qui attend des incarnations

  1. Les mythes antiques existent-ils vraiment ? Leur immatérialité
  2. La « plasticité » des mythes antiques
  3. La « signature » d’une époque

 

 Il existe encore d’autres types de plans possibles dont voici quelques exemples

Le plan inventaire

Ce plan consiste à répondre à la question posée par le sujet en présentant un éventail des possibilités. Les éléments choisis doivent être classés en fonction de leur importance.

Quels plaisirs et quels profits pensez-vous que l’on puisse tirer de la lecture d’un bon roman ?

Le plan doit alors être composé de 2 parties. La deuxième partie doit contenir les idées les plus importantes afin de mieux convaincre.

De même, dans chaque partie, les éléments de réponses doivent être placés du moins important au plus important.

 

Le plan comparatif

Certains sujets établissent un parallèle ou une différence entre deux éléments. Deux cas de figure peuvent apparaître :

1)- Chaque élément de la comparaison donne lieu à une partie et le plan se présentera comme suit :

  • Premier terme de la comparaison
  • Deuxième terme de la comparaison
  • Réflexion qui en résulte

2)- La comparaison peut aussi se poursuivre à l’intérieur de chaque partie et le plan pourrait alors se présenter ainsi:

  • Les 2 termes sont comparés en adoptant un premier point de vue
  • Les 2 termes sont comparés en adoptant un autre point de vue
  • On établit la réflexion qui résulte de ces comparaisons.

 

« La vision de l’homme et de la société (renvoie aux genres argumentatifs, avec argumentation directe ou indirecte) que donnent les auteurs du passé se limite-t-elle à leur époque où nous concerne-t-elle encore ? »

Ce sujet est fondé sur une alternative.

  • La forme interrogative et la conjonction « ou » invitent à prendre parti. Il faut essayer les deux possibilités et tenter de dépasser cette apparente contradiction.

Problématique : les œuvres littéraires du passé perdent-elles de leur intérêt ou sont-elles toujours d’actualité, voire éternelles ?

 

Quelles différences séparent, selon vous, le travail du romancier de celui de l’historien ?

 

« Pour nous faire réfléchir sur la mort et la destinée humaine, la littérature peut choisir de faire rire ou de susciter la pitié. Selon vous, laquelle de ces deux voies est la plus favorable à la réflexion ? » Année : 2013 -  | Académie : France métropolitaine

La thèse pourrait être la suivante : Quel registre est le plus efficace pour faire réfléchir sur la mort et la condition humaine ?

Exemple de plan possible:

I-                Ressources du pathétique pour réfléchir sur la destinée humaine

  1. Le pathétique crée l’émotion et joue sur l’empathie entre le lecteur et la victime
  2. La beauté du pathétique et sa vertu purificatrice
  3. La fonction argumentative du pathétique : il amène à réagir

II-              Ressources du rire pour réfléchir sur la destinée humaine

  1. Le rire divertit au sens propre
  2. Le rire permet la distance et désamorce le tragique
  3. Le rire, marque de lucidité, de supériorité et de courage

III-            Cela dépend (du public, des circonstances, des sujets)

  1. Peut-on et sait-on rire de tout ?
  2. Mélanger les registres comme dans la vie ?
  3. Tenir compte des conditions de réception

 

Le plan explication-illustration d’une formule et commentaire

Le sujet se présente sous la forme d’une formule d’auteur. Il expose un sujet moral ou psychologique que l’on ne discute pas. Le plan peut se présenter ainsi :

I-                Etude d’un premier aspect de la formule avec exemples

II-              Etude d’un second aspect de la formule avec exemples

III-            Elargissement en forme de synthèse.

 

« Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent. » Expliquez cette maxime de Voltaire.

 

Commentez, en l'appliquant à notre époque, ce jugement de Goethe : « La littérature nationale, cela n'a plus aujourd'hui grand sens; le temps de la littérature universelle est venu et chacun doit travailler à hâter ce temps. »

 

Saint-Exupéry écrit dans Terre des hommes : « Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde. »

Vous étudierez avec soin cette définition de la responsabilité, en indiquant dans quelle mesure elle rejoint votre expérience personnelle.

 

Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». En quoi peut-on dire que l’humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à l’autre et une interrogation sur l’autre ? Année : 2012  | Académie : France métropolitaine

La thèse : pour les humanistes, il est très important de fréquenter les autres, n’est pas à discuter. Il faut au contraire aller dans son sens et montrer en quoi elle est véritable.

« En quoi » signifie comment, de quelle manière le fait de fréquenter autrui est source d’enrichissement ?

Problématique : Quelle importance les humanistes de la Renaissance accordent-il à la rencontre et à la connaissance de l’autre dans la formation de l’individu ?

Posez-vous des questions qui vont vous permettre d’élargir votre propos :

  • Qu’est-ce qui permet de voir que l’humanisme accorde une grande importance à autrui ?
  • Dans quels domaines (formation du jugement, esprit critique, connaissances, façon de considérer la condition humaine…) la fréquentation de l’autre peut avoir son importance ?
  • Quelle influence la rencontre d’autrui peut-elle avoir sur l’individu ?
  • Comment (voyages, dialogue, lectures, discussion…) peut-on aller à la rencontre d’autrui ?
  • De quelle manière cette importance accordée à la connaissance de l’autre se manifeste-t-elle ?

 

Exemple de plan possible:

I-                La rencontre de l’autre permet aux humanistes de mieux se connaître soi-même : « frotter notre cervelle contre celle d’autrui » pour se former et s’enrichir

  1. Voyages lointains pour découvrir de nouvelles cultures
  2. Échanges d’idées en Europe pour compléter sa formation humaniste.
  3. Dialoguer à travers le temps : redécouverte de l’Antiquité

II-              Elle permet de s’interroger sur soi et sur sa culture et ainsi de se remettre en question : « limer […] notre cervelle contre celle d’autrui » pour se remettre en question

  1. L’ethnocentrisme en question
  2. Apprendre le relativisme et modifier son rapport à l’autre
  3. Prendre l’autre comme modèle et douter…

III-            Elle engendre une réflexion presque philosophique sur la nature et la condition de l’homme. L’ouverture à autrui pour réfléchir sur la condition de l’homme.

  1. L’ouverture à l’autre, composante de l’homme nouveau
  2. S’intéresser à l’homme sous toutes ses formes
  3. Se connaître soi, connaître l’autre, c’est connaître « la forme entière de l’humaine condition »

 

Le plan suggéré par le sujet

Le sujet contient tous les éléments qui devront être développés.

« La représentation de la violence peut provoquer une certaine fascination chez le spectateur. Vous montrerez que le théâtre peut être le reflet d’une telle fascination mais aussi que cet art peut utiliser la violence à des fins plus profondes. Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus et sur votre culture personnelle. » Sujet bac, Pondichéry, 2013

« Vous montrerez » n’autorise pas la discussion. Vous devez accepter le fait que la violence est utile.

Exemple de plan possible :

I-                La violence plaît

II-              La violence fascine

III-            La violence instruit

  

Les sujets tels qu’ils sont traités ici ne sont que des exemples. Ce ne sont pas des propositions fermes et définitives. Les sujets peuvent accepter diverses problématiques. Ils peuvent aussi être abordés de plusieurs façons. Et le contenu de chaque plan peut varier en fonction de vos idées, de vos connaissances, etc… L’essentiel est que le plan que vous avez choisi et son contenu cernent bien le sujet et répondent bien à la problématique. Il faut toujours que vous vous demandiez, au cours de la rédaction d’un devoir, si ce que vous écrivez est fidèle au sujet et répond bien à la problématique, à la question posée. 

 

La dissertation rebute parfois en raison des difficultés que semble présenter le choix d'un plan juste et convaincant. Ce pdf restitue ces quelques astuces pour vous guider dans vos choix en vous présentant quelques possibilités de plans : Les_plans

23 janvier 2021

Dissertation guidée

Nous allons analyser un sujet de dissertation ensemble sous forme de pas à pas.

« Si je veux peindre le printemps, il faut que je sois en hiver ; si je veux décrire un beau paysage, il faut que je sois dans des murs ; et j’ai dit cent fois que si jamais j’étais mis à la Bastille, j’y ferais le tableau de la liberté. »

En vous appuyant sur une ou plusieurs œuvres, discutez cette opinion de Jean-Jacques Rousseau sur l’inspiration.

 

1-     Relisez plusieurs fois le sujet.

2-     Analysez le paratexte  

Le nom de l’auteur doit vous mettre sur la voie. Il ne faut bien sûr pas le confondre avec son homonyme, le peintre le douanier Rousseau. Jean-Jacques Rousseau est un écrivain du XVIIIème siècle. Il a traité dans ses œuvres des sujets philosophiques et politiques. Il écrivait aussi des œuvres littéraires. 

Plusieurs termes renvoient à la peinture : « peindre », « beau paysage », « tableau ». Mais le verbe « décrire » renvoie à la littérature. L’auteur réalise une métaphore picturale pour parler de son travail d’écrivain.

Prenez des stylos, des crayons de couleur ou des surligneurs pour travailler sur le sujet. Soulignez, surlignez, entourez les éléments qui vous paraissent importants.

« Si je veux peindre le printemps, il faut que je sois en hiver ; si je veux décrire un beau paysage, il faut que je sois dans des murs ; et j’ai dit cent fois que si jamais j’étais mis à la Bastille, j’y ferais le tableau de la liberté. »

Notez les idées que vous évoque ce sujet au brouillon. Peut-être aurez-vous songé à ces idées ? :

        Cette citation évoque de nombreuses idées relatives à la création littéraire.

        Rousseau parle du rôle de la littérature.

        Il aborde la notion de création littéraire.

        Le sujet évoque les conditions de sa réussite.

        Il nous amène à nous interroger sur le rapport que l’écrivain et le monde entretiennent,

        sur la fonction de l’imagination.

        Il aborde la notion de vérité en littérature.

Vous remarquerez que :

-        Le texte est écrit à la première personne. L’auteur formule donc une opinion personnelle.

-        La structure est répétitive et constituée de 3 hypothèses suivies de leur conséquence.

-        La construction de la dernière hypothèse diffère cependant de celle des deux premières. Il introduit de la variété tout en obéissant à un certain équilibre.

-        L’auteur ne généralise pas son expérience. Ce texte est au contraire subjectif. Les situations qu’il évoque : les murs, l’hiver, la Bastille renvoient à un certain enfermement,  à un éloignement de ce qu’il décrit, à un besoin de se replier sur lui-même. Il développe trois fois la même pensée, mais de façon différente.

 

3-     Repérez l’idée principale 

Il vous reste à identifier l’idée principale :

Rousseau formule cette idée à trois reprises en choisissant à chaque fois une situation différente et dans un langage imagé. 

Comme vous l’avez déjà constaté, la structure est répétitive. En l’analysant plus précisément, vous constatez qu’à chaque fois elle met en valeur une opposition :

  • « printemps » s’oppose à « hiver »
  • « beau paysage » s’oppose à « dans les murs »
  • « Bastille » s’oppose à « liberté »

Ces trois antithèses, grâce à ces parallélismes, soulignent l’effort réalisé par l’auteur pour parvenir à l’expression de plus en plus parfaite d’une même idée. 

L’idée avancée par Rousseau se présente à nous de manière beaucoup plus claire : pour décrire quelque chose, il a besoin d’en être éloigné, il ne doit pas être face à ce qu’il va décrire ; il est nécessaire pour lui d’en être éloigné physiquement et temporellement. Il préfère y songer à l’écart, dans un lieu de retraite par exemple.

 

4-     Reformulez l’idée principale

Vous devez à présent questionner cette idée et vous demander pour quelle raison Rousseau affirme cela.

Cette idée est paradoxale parce qu’on imaginerait plutôt qu’un auteur désireux de peindre la réalité aurait besoin d’être en sa présence. Rousseau affirme tout le contraire : il ne peut atteindre sa vérité qu’en son absence. D’après lui, on ne peut connaître la vérité d’une chose que lorsqu’on en est privé. C’est dans ces moments de nostalgie que la réalité lui apparaît belle ou précieuse. La privation va lui permettre de découvrir sa beauté et sa valeur et de la décrire dans toute sa vérité.

Reformuler l’idée principale va ainsi vous éviter de faire un contresens :

Seules l’absence et la privation permettent d’accéder à la vérité d’un paysage, d’une abstraction ou d’un être. Elles sont seules capables de révéler cette beauté dont l’écrivain pourra retranscrire la valeur.

 

5-     Discutez le sujet 

Le sujet vous demande de discuter l’opinion de l’auteur, de dire si vous êtes d’accord ou pas avec lui, de formuler une opinion.

Des questions vont alors s’imposer à vous et elles auront une grande importance lors de la rédaction de l’introduction :

  • Pour peindre une réalité, est-il plus judicieux de l’imaginer ou de la voir ?
  • L’absence est-elle un révélateur ?
  • Apprécie-t-on mieux certains objets, certains paysages, certains êtres du fait de leur absence ?
  • Le manque permet-il de mieux découvrir l’être véritable des choses ou en jouit-on mieux en leur présence ?

 

6-     Formulez l’introduction

A-    L’entrée en matière

Le travail de préparation que vous avez réalisé va vous permettre de formuler une introduction efficace.

La phrase par laquelle vous avez reformulé l’idée générale contenue dans les propos de Rousseau, et qui constitue en fait une paraphrase du sujet, va pouvoir servir d’entrée en matière.

 

B-    L’énoncé du sujet.

Il est judicieux ici de recopier les propos de Rousseau. Car ce texte est beau, stylistiquement travaillé avec des figures de style. Il souffrirait d’être morcelé.

 

C-    La construction du plan

Vous pouvez être d’accord avec Rousseau ou en désaccord avec lui, mais dans tous les cas, vous devez mettre votre opinion à l’épreuve. Le meilleur plan dans ce cas demeure le plan dialectique classique thèse / antithèse / synthèse.

Thèse : recourir à l’imagination permet de voir ce qu’il y a de plus vrai et de plus précieux en une réalité absente.

Antithèse : mais la réalité rêvée n’a rien à voir avec la réalité vécue. En recourant à l’imagination, on ne peint rien de réel et on passe à côté de la vérité.

Synthèse : la vérité littéraire telle que la conçoit Rousseau laisse une large part à l’utopie. Ceux qui recourent à l’utopie rêvent la réalité au lieu de la vivre ; elle est pour eux un refuge ou une façon de fuir la réalité. 

L’introduction se présentera alors ainsi :

            Seules l’absence et la privation permettent d’accéder à la vérité d’un paysage, d’une abstraction ou d’un être. Ils sont seuls capables de révéler cette beauté dont l’écrivain pourra retranscrire la valeur.

            Jean-Jacques Rousseau a d’ailleurs parlé de l’inspiration littéraire de manière imagée dans une phrase poétique :« Si je veux peindre le printemps, il faut que je sois en hiver ; si je veux décrire un beau paysage, il faut que je sois dans des murs ; et j’ai dit cent fois que si jamais j’étais mis à la Bastille, j’y ferais le tableau de la liberté. »

Pour peindre une réalité, est-il plus judicieux de l’imaginer ou de la voir ? L’absence est-elle un révélateur ? Apprécie-t-on mieux certains objets, certains paysages, certains êtres du fait de leur absence ? Le manque permet-il de mieux découvrir l’être véritable des choses ou en jouit-on mieux en leur présence?

Recourir à l’imagination permet de voir ce qu’il y a de plus vrai et de plus précieux en une réalité absente. Mais en recourant à l’imagination, ne risque-t-on pas de passer à côté de la vérité ? Car la réalité rêvée n’a rien à voir avec la réalité vécue. La vérité littéraire telle que la conçoit Rousseau laisse une large part à l’utopie, car elle est pour lui un refuge ou une façon de fuir la réalité.  

 

Dans ce pdf conçu comme un pas-à-pas, retrouvez ce guide consacré à la lecture d'un sujet de dissertation et à la conception de l'introduction : Dissertation_guid_e

 

23 janvier 2021

La conclusion de la dissertation

Je vous conseille de sauter au moins 2 lignes entre le développement et la conclusion.

Une étape très importante

La conclusion est la dernière impression que le correcteur conserve d’une copie. Elle n’est donc pas à négliger.

Elle doit être rédigée au brouillon, avant même de rédiger le développement, pour deux raisons :

Elle va vous permettre de vous assurer que votre problématique tient bien la route et que les réponses que vous allez apporter au cours du développement répondent bien à votre problématique. Il peut arriver que des élèves aient une problématique très intéressante, mais que le plan qu’ils ont choisi n’y réponde pas. Il est important de conserver un mouvement de va-et-vient entre la problématique et le plan, entre la problématique et le contenu de la dissertation, entre la problématique et le contenu de la conclusion et de toujours se demander si les réponses apportées répondent bien à la problématique.

Si vous avez pris trop de retard lors de la rédaction du développement de la dissertation, vous n’aurez plus qu’à recopier la conclusion que vous aurez préalablement élaborée au brouillon. Des candidats n’ayant pas rédigé leur conclusion au brouillon rendent parfois une copie sans conclusion. D’autres mettre fin à la rédaction des dernières lignes de leur développement pour se consacrer à la conclusion et passer à son élaboration.  

      Si vous rédigez l’introduction au dernier moment :

  • vous risquez d’oublier ou de sauter des étapes de votre développement ;
  • vous pourriez vous rendre compte au dernier moment que vous avez fait des oublis irréparables et de paniquer ;
  • vous risquez aussi de négliger votre conclusion ;
  • et si vous consacrez trop de temps à votre conclusion, vous n’aurez peut-être plus le loisir de relire votre copie.

 

Les fonctions de la conclusion

     Apporter une réponse à la problématique énoncée dans l’introduction.

     Elargir la réflexion 

 

Composition

Elle comprend 2 parties :

     Une synthèse qui consiste à faire le bilan des différentes étapes de ce qui va être dit au cours du développement : il s’agit d’un résumé bref et précis de la réflexion menée au cours du devoir. Ces idées sont en fait des conclusions partielles. Elle apporte aussi une réponse claire au problème que l’on s’est posé : en rassemblant les conclusions partielles  dans la conclusion, vous allez répondre à la question que vous avez posée dans l’introduction, c’est-à-dire que vous allez répondre à la problématique.

     Une ouverture : qui va permettre d’élargir votre réflexion, d’ouvrir à d’autres problématiques. Elle peut rester limitée au domaine littéraire ou s’ouvrir à d’autres domaines.

 

Exemple de conclusion

Un sujet : « Pour nous faire réfléchir sur la mort et la destinée humaine, la littérature peut choisir de faire rire ou de susciter la pitié. Selon vous, laquelle de ces deux voies est la plus favorable à la réflexion ? » Année : 2013.  | Académie : France métropolitaine

 

Votre conclusion peut se présenter sous la forme d’un seul paragraphe ou bien de deux paragraphes. Si vous la présentez sous la forme de deux paragraphes, ne sautez pas de lignes entre ces deux paragraphes, mais faites un alinéa au début de chaque paragraphe.

 

Un exemple de conclusion possible :

[Réponse apportée à la problématique] Les écrivains, dans les pires moments, ont eu recours au rire, comme le conseille La Fontaine : « […] je tiendrais un roi / Bien malheureux s’il n’osait rire ». Cependant susciter la pitié et les émotions du lecteur est aussi un moyen efficace pour que l’homme supporte ses maux.

[Élargissement] Mais, outre ces deux registres, pour faire réfléchir sur la misère humaine, la littérature dispose d’un large éventail de registres qui, selon le contexte, ont aussi leur efficacité.

 

La conclusion de la dissertation est un élément fondamental que les élëves ont parfois tendance à négliger, voilà pourquoi elle mérite bien un petit pdf : La_conclusion_de_la_dissertation

 

23 janvier 2021

Le développement de la dissertation

Le développement vise à examiner un problème et à le résoudre en exposant une argumentation.

Son organisation

Chacune des grandes parties de la dissertation contient une idée directrice. Cette idée doit être énoncée à l’aide d’une phrase introductrice.

Cette phrase est suivie de 2 ou 3 paragraphes : chaque paragraphe contient un argument illustré de deux ou trois exemples empruntés aux œuvres étudiées dans l’année, aux lectures personnelles. Les paragraphes peuvent aussi contenir des citations que vous aurez apprises au cours de l’année extraites des œuvres au programme ou de vos lectures personnelles. Dans tous les cas, vous ne devez pas vous contenter de donner des titres d’œuvres ou de faire des citations. Tous vos exemples doivent être commentés.

A l’intérieur de chaque partie, vous devez aller de l’argument le moins important au plus convaincant, ou bien de l’argument le plus évident à l’argument le plus subtil.

Un paragraphe est marqué par un retour à la ligne et un alinéa (ou décalage de deux ou trois carreaux à partir de la marge). Tout nouveau paragraphe est signalé par un alinéa, que ce soit dans l’introduction, le développement ou la conclusion. Cela vaut également pour le commentaire.

 

Une transition, une phrase conclusive, doit établir un bilan partiel à la fin de chaque grande partie et introduire la partie suivante.

 

Au brouillon

La dissertation est un exercice dont le but est de vous amener :

     à poser un problème,

     de le confronter à différents points de vue

     de soutenir une thèse.

 

La recherche des idées

Le problème posé renvoie à l’un des objets d’étude abordés dans l’année voire à plusieurs objets d’étude. Les connaissances que vous avez acquises vont vous apporter des idées, des exemples. Mais vous devrez résister à la tentation de plaquer des connaissances. Elles ne doivent pas vous faire perdre de vue le sujet.

Vous pourrez aussi utiliser les textes des œuvres au programme ou des lectures complémentaires. Ils vont vous fournir des éléments de réponse à la question posée ainsi que des arguments et des exemples. Ces textes peuvent exprimer un point de vue identique à celui de la thèse exprimée dans l’énoncé, ou un point de vue diffèrent, ce qui va vous permettre d’enrichir le débat engagé dans la dissertation.

Notez au brouillon

- les titres des textes, des ouvrages, des articles journalistiques que vous avez lus, des pièces de théâtre, des films, des reportages que vous avez vus et qui sont en rapport avec le sujet ; vous allez pouvoir faire appel à eux au cours de la dissertation. Notez quel lien ils entretiennent avec la problématique

- les arguments et les exemples qui vont vous permettre de répondre à la question posée et que vous pourriez utiliser pour traiter le sujet.

 

L’élaboration d’un plan

Vous devez organiser votre brouillon :

- Une page pour chaque étape

- Une présentation aérée de la page afin de pouvoir insérer au besoin des arguments et des exemples supplémentaires.

Donnez un titre à chacune des parties. Chaque titre indiquera l’idée directrice de chaque partie.

Donnez à chaque argument les exemples ou les citations qui pourront l’illustrer. Notez brièvement les exemples. Ne rédigez pas le développement.

Utilisez des abréviations.

 

Vérifiez en permanence que vous n’êtes pas en train de faire un hors-sujet en vous assurant que les arguments et les idées que vous avancez répondent bien à votre problématique de départ.

 

Ce pdf contient un bilan sur l'organisation de la dissertation, sur le travail à faire au brouillon, la présentation  du devoir au brouillon et au propre :  Le_d_veloppement_de_la_dissertation

 

23 janvier 2021

L'introduction de la dissertation

L’introduction constitue la première rencontre entre l’examinateur et votre devoir. Voilà pourquoi elle exige de votre part une certaine correction et une certaine élégance.

Elle est un élément central de votre devoir, car elle va contenir votre analyse du sujet et les questions auxquelles vous allez répondre au cours de votre devoir.

Il est donc important de s’y appesantir dès le départ,  car c’est bien d’elle que va dépendre le reste de votre devoir. Mieux vaut donc la rédiger en premier. Si vous la rédigez après avoir élaboré votre plan, vous risquez de formuler des idées et une problématique qui vont répondre à votre plan et non à l’énoncé du sujet.

Le contenu de l’introduction est comparable à un entonnoir : le point de départ est large puis se resserre pour aboutir à l’exposé d’un problème, d’une problématique.

 

1)     – L’entrée en matière, l’amorce.

Elle va permettre d’amener le sujet et de le présenter à votre lecteur.  Vous devez d’ailleurs être guidé par le fait que l’examinateur n’est pas censé connaître le sujet.

Des formules à éviter :

-        « de tout temps, le problème de … a passionné les écrivains » suivi du sujet

-        les remarques hors-sujet

-        les phrases passe-partout

Cette amorce doit être en rapport avec le sujet. Elle s’inscrit dans un horizon plus large qui aidera à comprendre le sujet. On peut parler d’un objet d’étude du programme, d’une thématique, d’un contexte historique dans lesquels s’inscrivent le sujet, etc…

 

2)     L’énoncé du sujet.

Ce deuxième paragraphe va commencer par une petite formule introductive qui va servir de transition avec le paragraphe précédent. Puis il va contenir l’énoncé du sujet.  

Dans le cas d’une citation ou d’un texte court, il vaut mieux les retranscrire intégralement.

Lorsque l’énoncé du sujet est long, il est préférable d’en tirer des expressions indispensables à la compréhension du sens. Vous pouvez par exemple les intégrer dans une phrase que vous aurez créée vous-même. Il faudra alors que vous mettiez les passages cités entre guillemets. Mais vous ne devez pas faire usage de points de suspension pour figurer les tronçons de phrases supprimés : ces citations doivent être intégrées à votre propos.

 

3)- La formulation de la problématique

La problématique peut être formulée en une question ou  scindée en plusieurs questions avec des mots interrogatifs variés : Où ? Quel type ? Comment ?

Ce sont les questions essentielles vers lesquelles votre travail de recherche a abouti.

 

4)- L’annonce du plan

Il s’agit d’énoncer les idées directrices correspondant aux grandes parties du développement :

  • Vous pouvez le faire à l’aide de plusieurs phrases articulées avec des connecteurs logiques ou en une seule phrase.
  • Si vous ne formulez qu’une seule phrase, cette dernière doit être composée de deux, trois ou quatre groupes nominaux bien choisis.
  • Vous pouvez aussi utiliser des interrogations directes ou indirectes qui indiqueront clairement les étapes de votre développement.

 

Quelques écueils à éviter :

     Les lourdeurs telles que : « Dans un premier temps, nous parlerons de … puis dans une deuxième partie nous aborderons »

     Les banalités : « Nous montrerons les avantages et les inconvénients de ce procédé ».

 

Quelques aides précieuses :

ü  La consigne peut vous orienter dans la formulation du plan : le libellé est souvent conçu pour vous aider.

ü  Les mots du sujet peuvent aussi vous apporter une aide précieuse.

 

Voici un pdf qui reprend ce  guide pour la réalisation de l'introduction d'une dissertation : L_introduction_de_la_dissertation

 

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