La conversation

La conversation correspond à un art de vivre en société. Cette fiche vous présente quelques-unes de ses caractéristiques : La_conversation

Etymologie

Conversatio, de conversor, vivre avec. La conversation est un lieu d’échange. Elle s’oppose à la vie solitaire.

A la Renaissance

Chez les humanistes de la Renaissance, conversatio devient synonyme de sermo convivialis : récréation amicale mais studieuse, conversation qui se tient autour d’une table servie, en fin de journée. Elle s’oppose aux disputationes matutinae et robustiores, aussi nommées « conférences » par Montaigne, qui ont lieu en début de journée et qui se présentent comme des duels dialectiques au cours desquels s’opposent les esprits.

Au XVIIème siècle

La conversation était l’apanage des érudits et des savants. Les salons élargirent cette pratique à la société de Cour.

On pouvait faire usage :

     de métaphores guerrières afin de séduire et de vaincre tout en faisant preuve de réserve, de discrétion

     d’équivoques

     de pointes d’esprit

     de reparties promptes

     d’allusions

     de railleries ingénieuses

Cette rhétorique ne s’exerce pas que dans les salons. Elle règne aussi dans les ruelles, les soupers, les lieux de réception, etc…

« Le devoir d’une maîtresse de maison est d’alimenter la conversation et d’empêcher les longs silences. Si on laisse s’établir des entractes dans la conversation, si on la fait languir, c’est que l’on a envie de voir partir ses visiteurs. »

Elle permet d’acquérir un savoir. Elle permet à l’honnête homme d’avoir des connaissances sur tout sans être spécialiste de rien. Elle doit répondre au « docere et placere » tout en faisant appel au condimento, c’est-à-dire à l’assaisonnement, au sel de la conversation.

La conversation vue par …

Kant : d’après lui, la conversation est une spécificité de la nation française :

«  La nation française se caractérise entre toutes par son gout pour la conversation ; elle est à ce point de vue un modèle pour les autres nations. » Anthropologie du point de vue pragmatique

Rousseau : au contraire, pour lui, la politesse n’est que le masque du vice.